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La substance psychoactive la plus consommée en France

alcool en entreprise OFT Conseil

Il est vrai que le vin et certains alcools forts réputés font partie intégrante de notre terroir, de notre mode de vie, de nos habitudes culinaires, de notre richesse économique, de notre patrimoine culturel et les occasions de boire un verre, notamment au bureau, sont très nombreuses. L’installation de la dépendance est insidieuse : jour après jour, verre après verre, l’alcool devient la solution pour affronter les difficultés. Après le tabac, l’alcool est la deuxième cause de mortalité avec près de 50 000 décès chaque année.

Il faut distinguer l’alcoolisation aiguë (autrement dit la « cuite ») de l’alcoolisation chronique ou alcoolisme. Une consommation excessive d’alcool entraîne :

à court terme :

  • une altération des fonctions cérébrales responsable d’une diminution des réflexes, de la vigilance, du jugement, troubles qui induisent le risque de provoquer des accidents routiers, domestiques ou du travail ;
  • une perte du contrôle de soi à l’origine d’un comportement violent avec agressivité verbale et physique, provoquant des incidents au travail et pouvant déboucher sur le viol et la criminalité ;
  • l’impression d’être surpuissant et désinhibé, ce qui occasionne des prises de risques et une altération des performances au travail ;
  • une modification des rythmes physiologiques, notamment une augmentation du rythme cardiaque et de la pression sanguine, un hyperfonctionnement rénal préjudiciable au bon fonctionnement de l’organe, une irritation des parois de l’estomac qui deviennent hémorragiques ;
  • la survenue en dernière instance d’un coma éthylique pouvant conduire à la mort brutale.

à moyen et long terme :

  • l’apparition progressive d’un comportement asocial avec actes de violence chronique exercés sur l’entourage ;
  • la détérioration de plus en plus marquée de la santé et des risques importants de développer une cirrhose du foie ;
  • des cancers, notamment du tube digestif et de la cavité buccale ;
  • l’apparition de maladies neurologiques graves et de troubles parfois irréversibles ;
  • une dépendance physique et psychologique qui signe le besoin irrépressible de consommer pour éviter l’apparition du syndrome de sevrage et son lot de symptômes (tels qu’angoisse, tremblements, sueurs, vomissements) auxquels peuvent s’associer des convulsions et autres troubles caractéristiques du delirium tremens pouvant conduire à la mort.

L’alcool a également de nombreuses répercussions sur l’insertion sociale et engendre difficultés familiales et dommages professionnels. Il peut rendre  violent, anxieux, déprimé et mener à l’endettement et à la précarité.

Par l’article L.232-2 du Code du travail, il est interdit « d’introduire ou de distribuer des boissons alcoolisés dans l’entreprise, à l’exception du vin, de la bière, du cidre et de l’hydromel non additionné d’alcool ». Cela n’empêche pas le chef d’entreprise de pouvoir interdire toute consommation de boissons alcoolisées par la voie du règlement intérieur, s’il l’estime nécessaire pour préserver la sécurité de chacun dans l’enceinte de l’entreprise.

L’employeur peut aussi interdire à tout salarié en état d’ivresse d’entrer dans l’entreprise ou d’y rester. 

La pratique des « pots » n’est pas interdite, mais l’employeur doit obligatoirement s’assurer, sous peine d’engager sa propre responsabilité, que les salariés qui vont reprendre le travail à l’issue du pot n’y consomment que les boissons autorisées, et que ceux qui vont aller sur la voie publique ou prendre un véhicule ne sont pas en état d’ivresse. Il peut s’avérer plus simple et plus prudent d’interdire toute consommation de boisson alcoolisée, même à ces occasions.

L’employeur doit aussi prévoir le contrôle de l’état d’ébriété d’un salarié si celui-ci manipule des machines ou des produits dangereux, conduit des engins ou des véhicules automobiles, ou présente un état d’ivresse qui constitue une menace pour lui-même et son entourage. Le salarié peut contester les résultats des tests d’alcoolémie en demandant une contre-expertise ou en exigeant de passer un second test. En aucun cas, l’employeur ne peut contraindre un salarié à subir des examens sanguins. En revanche, dès lors que la mesure est prévue au règlement intérieur, il peut lui faire passer un test d’alcoolémie.

Plusieurs tests sont à disposition sur le Web pour savoir si votre rapport à l’alcool est problématique. Le questionnaire Audit notamment (Alcohol Use Disorders Test) permet en dix questions de détecter un éventuel mésusage. 

Pour une personne alcoolo-dépendante, la première étape passe par l’acceptation de sa difficulté avec l’alcool et la reconnaissance de sa dépendance. Certaines personnes décident et parviennent à arrêter de boire sans aide extérieure mais la plupart du temps, un accompagnement est nécessaire (médecin généraliste, alcoologue ou addictologue). La relation soignant/patient est primordiale et doit être basée sur la  confiance, l’empathie et le professionnalisme.

La démarche de soins est adaptée à la personne et tient compte de son histoire avec l’alcool, de sa vulnérabilité physique et psychique ainsi que de son environnement. La prise en charge peut-être basée sur une cure de sevrage, un traitement médicamenteux  – baclofène, nalméfène (Selincro®) ou encore oxybate de sodium (Alcover®) – et le suivi des troubles associés (comme la dépression ou les troubles anxieux).